Autant vous dire qu'il y avait du monde ! Et que c'était super !
J'en suis sortie rassurée mais aussi avec des conseils qui m'ont permis de comprendre pas mal de chose. Notamment certaines de mes erreurs que j'espère pouvoir réparer surtout avec le dernier petit bonhomme qui a un caractère bien trempé.
J'avoue que je ne suis pas sure de pouvoir vous en faire un résumé parfait mais en gros ce que j'ai retenu :
1. Que nos OUI soient des OUI et que nos NON soient NON :
Ça peut paraître con à dire mais finalement on est pas si irréprochable que ça. L'idée c'est de ne jamais revenir de sur ce qu'on vient de dire. Il vaut mieux dire OUI une dernière fois et après c'est NON en les prévenant plutôt que NON, NON, puis dire OK pour une dernière fois.
Sinon ce que l'enfant comprend c'est qu'en insistant il obtient ce qu'il veut c'est juste une question de temps.
2 : Apprendre à différer leur frustration :
Notre rôle en tant que parent c'est leur apprendre à différer leur exigence, leur désir. Elle explique très en prenant comme image qu'on ne voit jamais personne se rouler par terre devant une vitrine quand ils aperçoivent quelque chose que leur fait très envie c'est parce qu'avec notre cheminement d'adulte on sait qu'on ne peut pas tout avoir tout de suite mais qu'il faut faire des choix ou des efforts pour obtenir ce qu'on veut.
Pour nos enfants :
- tout d'abord, il faut accepter la requête de l'enfant : par exemple : Une crise au supermarché pour avoir un camion rouge "C'est vrai qu'il est beau ce camion rouge" mais ce n'est pas possible de l'avoir). Leur faire comprendre qu'on comprend et que c'est normal de vouloir quelque chose mais qu'on ne peut pas tout avoir.
- Puis différer ou reporter leur frustration :
Pour les plus grands, elle prône le troc éducatif : par exemple si un enfant fait systématiquement une colère pour se mettre en pyjama et qu'il aime bien aller au Mac Do, faire un deal avec lui si pendant une semaine il met son pyjama sans colère, on ira au Mac Do le dimanche (et surtout s'y tenir). Il aura compris que si ça se passe bien il a aussi quelque chose à gagner.
Mes explications ne sont pas super claires mais l'idée c'est de leur donner des habitudes et qu'ils comprennent qu'on a rien sans effort et surtout pas tout de suite.
3 : Nos enfants sont accros aux colères comme des joueurs de machines à sous :
Tant qu'ils savent qu'ils vont gagner, ils continueront à jouer. Si pour une colère, il y a toujours le même résultat (voir point 6) et qu'elles n'apporte rien, elles finiront pas passer. Tant qu'à un moment, il arrive à gagner quelque chose même si pas souvent, elles continueront.
Elle fait le parallèle avec les joueurs de machines à sous, tant qu'ils gagnent même moins que ce qu'ils jouent il continue en espérant remporter le gros lot. Si la machine à sous ne distribue jamais rien ou si elle rend à un sou un sou, plus personne ne joue avec.
4 : Instaurer des règles et reporter les contraintes sur des exutoires :
Elle part du principe que toute mère sait faire respecter "sans colère" les règles de sécurité primaire même celles qui prône l'absence de contrainte pour les enfants font respecter des règles sur la sécurité.
Donc elle prône d'écrire ou d'instaurer des règles simples et claires que tout le monde (sans exception) dans la maison respect. Ses règles sont des lois familiales on s'y reporte quand ça va mal pour les faire respecter. Définir les punitions qui vont avec les franchissement des règles en accord avec l'âge des enfants et ce qui les touchent. Par exemple, les priver de quelque chose qui leur tient à cœur : Le principe de l'action-réaction.
Pour les rituels( comme se coucher), reporter le rôle du sherif sur des objets du quotidien (par exemple l'horloge) : c'est l'heure d'aller se coucher il est 20h (toujours montrer l'horloge la grande aiguille sur le 12 et la petite sur le 8) si l'enfant n'est pas d'accord expliquer que c'est comme ça et que ce n'est pas de votre faute c'est l'horloge.
5 : Les récompenses positives plutôt que les punitions :
Instaurer des récompenses positives, si l'enfant fait quelque chose de bien ou sans colère le récompenser ou le féliciter. Ne pas penser que les choses que l'on a appris (en tant qu'adulte) coulent de source pour nos enfants.
6 : Attention aux réactions engendrées par les colères, prôner l'absence de réaction :
Quand nos enfants font une colère et qu'on pense leur instaurer un moment désagréablement en ce fâchant ou en leur expliquant d'une grosse voix ce qu'ils font ce n'est pas bien. D'abord, pendant une colère ils ne sont pas en mesure de comprendre ce qu'on leur explique. Ensuite l'âge de raison c'est entre 7 et 8 ans donc ils ne sont généralement pas en mesure de comprendre notre logique souvent basé sur notre expérience (voir point 2).
Ce que nos enfants comprennent : je fais une colère donc maman s'occupe de moi et je l'ai juste pour moi "C'est cool !". Je fais une colère tous les regards sont tournés vers moi "C'est cool !"
Ce qu'elle explique :
Lors d'une colère, première réaction à avoir est de supprimer les spectateurs, si ce n'est pas possible de les isoler ou qu'ils nous suivent pour poursuivre leur colère les ignorer. Si les colères n'ont pas d'effet, il y a fort à parier que ça s’arrêtera (voir point 3)
Les explications peuvent venir mais après quand tout est calme en revenant sur ce qu'on a ressenti (le coté désagréable plus qu'en expliquant pour quoi ça ne se fait pas (rapport au point 2 et au fait que l’âge de raison c'est bien plus tard)
Je vous mets un lien vers une interview de Anne Baccus qui permet aussi de comprendre ce qu'elle explique surement un peu mieux que moi.
Ce que j'ai aimé :
- apprendre qu'elle aussi avait subit des colères de la part de ses enfants et que ça avait fini par cesser avec patience et volonté.
- l'entendre nous dire que ces conseils n'étaient pas faciles à suivre mais qu'il faut penser que continuer à supporter d'autres colères c'est pire.
- qu'elle nous rassure en nous disant que c'est pour leur bien et que c'est notre rôle de les construire pour plus tard. Qu'il ne faut pas penser dans l'instant mais pour des années plus tard (les imaginer adultes et voir ce qui est bon pour eux même si ce n'est pas agréable sur l'instant)
- son écoute pendant les questions, son absence de jugement mais en nous expliquant qu'elle était là pour nous donner des conseils pas de directives familiales et que c'était à nous de voir ce que l'on pouvait admettre ou non. Mais toujours préciser qu'on vivait quand même dans une société qui avait évolué et qui évoluera encore.
Les erreurs que j'avais déjà faite (et qui explique certaines choses) :
- Nos NON ne sont pas toujours des NON : ils nous arrivent de lâcher pour calmer une colère. On pense faire un compromis qui satisfasse tout le monde mais en fait nous leur montrons que leurs colères peuvent servir à quelque chose.
- les règles ne sont pas toujours claires et peuvent parfois être transgresser sans pour autant qu'on leur explique pourquoi et sans préciser que c'est des exceptions (par exemple les vacances, chez les autres, etc.)
- les récompenses positives n'existent pas. On essaye d'ailleurs maintenant de féliciter quand quelque chose c'est passer normalement, quand c'est agréable pour essayer de leur montrer les cotés positives et non pas seulement dire ce qui est négatif.
- les explications viennent souvent sous la colère (de l'enfant ou du parents d'ailleurs). Ce qui en soit ne sert à rien.
Ce que j'ai mis en pratique et qui a marché :
Depuis qu'elle est petite faire prendre des médicaments à Anaïs est un vrai calvaire. Elle n'aime pas ça, elle ne fait pas de colères mais ce met dans des états pas possible, ça dure des heures et on est souvent obliger de lui administrer de force. Nous avons donc décidé d'instaurer une loi : la prise de médicament est une obligation pour guérir. Prendre ses médicaments est donc à sa charge, les parents ne s'en occupent plus et si elle ne les prend pas nous ne nous occuperons pas d'elle quand elle ira mal. La première fois, elle a fait une mini-crise mais quand elle a vu que je l'ignorais (j'ai même été obligée d'aller dans le jardin pour qu'elle comprenne que je ne m'occuperais pas d'elle) et que rien ne se passait, elle a fini par aller prendre ses médicaments. Une fois fait, je suis allée la voir et je l'ai félicité (en lui faisait de gros câlins). Ça a duré quelques jours comme ça et maintenant tout est rentré dans l'ordre, elle les prends toute seule sans qu'on ai besoin de lui rappeler.
2. Les repas de Simon :
Simon est un accro aux colères surtout pour les repas. Si on l'écoutait on ne mangerai que des pâtes ou du riz (en plus il n'aime pas les pommes de terre donc pas moyen de faire des frites ou de la purée pour varier). S'il voit à table quelque chose de nouveau ou qu'il n'aime pas, il démarre au quart de tour. Nous avons commencer par l'isoler mais on finissait toujours par le faire revenir à table pour qu'il mange au moins 1 cuillère et après il avait autre chose à manger (même si c'était 3 desserts pour qu'il puisse avoir manger quelque chose). Maintenant la règle est claire, si tu ne manges pas ce qu'il y a à table il n'y a rien d'autre jusqu'au repas suivant. On est obligé de manger un peu de tout avant d'avoir la suite et en cas de colère on sort de table et on ne revient pas. Maintenant on l'isole dans sa chambre, il a le droit de revenir quand il est calmé pour manger ce qu'il a dans son assiette par contre quand le repas est terminé tant pis pour lui. Il a raté quelques repas et s'il s'est rattrapé le repas d'après mais maintenant il a compris il mange un peu de tout même s'il n'aime pas et les repas sont bien plus calmes. Nous le félicitons à chaque fois qu'il goûte ou mange quelque chose.
Bien sur il lui arrive encore de faire des colères mais souvent quand il est fatigué et on ne change pas un caractère du jour au lendemain non plus.
3. Les nuits de Victor :
Victor après sa varicelle se réveillait plusieurs fois par nuit, alors qu'il faisait avant de bonnes vraies nuits (20h-7h). A chaque fois rien ne le calmait sauf d'aller dans le salon avec lui, d'ailleurs il savait très bien ce qu'il voulait et c'était une vraie grosse colère tant qu'on ne sortait pas de sa chambre. Il avait donc pris un très mauvais rythme (surtout pour nous qui ne pouvons pas faire la sieste comme lui le matin chez la nounou).
Pas moyen de lui expliquer que la nuit il faut dormir, on s'est donc résolu à le laisser pleurer. Au premier réveil, on allait le voir, on lui redonnait ses tétines, on faisait un câlin sans le sortir de son lit et on repartait en lui disant bonne nuit comme pour le coucher. Bien sur, des hurlements pendant des heures, on allait le voir de temps en temps pour le calmer et on lui faisait un câlin mais on ne le sortait pas de son lit.
La première nuit : 2 réveils avec entre 2h et 1h30 de hurlements, le matin ont lui a expliquer que papa et maman étaient fatigués et qu'on aimait pas quand il faisait des colères comme ça la nuit. On en a parlé à la crèche et à la nounou qui nous ont conforté dans notre position.
La deuxième nuit : 2 réveils mais avec seulement 1/2h de pleurs à chaque fois sans qu'on est besoin de retourner le voir. Le matin rebelote pour les explications, il avait l'air tout gêné qu'on en parle (comme quoi du haut de ses 13 mois et quelques il comprenait)
la troisième nuit : 1 réveil avec 1/2h de pleurs
la quatrième nuit : 1 réveil et il s'est rendormi tout seul sans qu'on aille le voir et depuis il dort comme avant, il se réveille de temps en temps mais ce rendort tout seul (sauf quand vraiment il est malade)
Voilà, je ne dis pas que je vais être irréprochable mais nous allons essayer de nous améliorer.
Et vous, les colères vous les gérez comment ?
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