Aujourd'hui nous sommes le 6 août, ce qui aurait du correspondre à ma DPA. Surement comme mes 3 premières grossesses j'aurai accouché en avance et nous aurions déjà appris à être un de plus à la maison.
Oui mais voilà aujourd’hui nous sommes toujours 5. Ce qui est surement mieux, je ne suis pas sure que mon corps et ma famille aurait survécu à cette grossesse de plus.
Oui mais voilà, je ne peux pas m'empêcher de penser que si tout c'était bien fini nous aurions pu être un de plus aujourd'hui.
Personne dans notre entourage n'est au courant et d'ailleurs j'ai beaucoup hésité avant de publier cet article. Je les remercierai d'ailleurs de ne pas m'en parler, de ne pas nous en parler (sauf si on aborde un jour le sujet en premier) c'est déjà assez douloureux pour nous. J'avoue juste qu'aujourd'hui encore plus que les autres jours j'ai quand même besoin d'en parler et de témoigner à visage masqué. Mon blog n'étant pas anonyme pour tout le monde, je vous remercie donc de respecter mon désir et de faire comme si de rien n'était. Je n'ai vraiment pas besoin qu'on s’apitoie ou que l'on me regarde différemment, j'ai juste besoin de vider un peu mon sac. Vous pourrez toujours laissé un commentaire sous mon article mais merci de respecter mon vœu.
Tout à débuter l'année dernière, il y a un peu plus d'un an et voilà mon histoire :
Déborder par mon travail et les enfants, j'ai commencé par oublier de prendre RDV pour renouveler mon ordonnance pour la pilule. Au début nous avons pensé que ce n'était pas grave il suffisait de faire attention et d'utiliser un autre moyen de contraception. Et puis j'ai eu des règles complètement irrégulières sans faire vraiment attention, à prendre du poids. J'ai mis tout ça sur le compte de la fatigue et du stress au travail.
Puis est arrivé la fin de l'année, les déplacements qui se multiplient, les enfants qui tombent malades. Et un jour je me suis sentie vraiment très mal, une migraine épouvantable qui ne me quittait plus depuis plusieurs jours, j'ai d'abord pensé que j'allais avoir mes règles et puis au bout d'une semaine toujours rien. Je m'inquiète, j'en parle à mon mari, fait un test et le verdict tombe comme une chape sur ma tête.
Je suis effondrée, je prends RDV chez mon gynéco d'urgence et là il m'indique que je suis enceinte de 7 semaines. Je suis incapable de regarder l'échographie et mon mari n'a pas pu venir avec moi car il s'occupe des enfants. Je suis effondrée, je pleure, je n'arrive pas à me réjouir, je suis déjà si fatiguée.
Il me parle, m'explique les éventualités qui s'offre à moi, j'écoute, je me calme. Il me fait comprendre que je me suis complètement oubliée en tant que femme et que ce n'est pas de ma faute. Moi d'en ma tête la seule chose qui m'obsède c'est de savoir comment j'ai fait pour ne pas m'en rendre compte avant.
Dans la discussion, j'avoue qu'en même mes maux de tête persistant et il me confirme que je dois me ménager mais aussi arrêter sur le champs mon traitement pour la migraine.
Je repars à la maison, le cœur et la tête lourde de ne pas savoir quoi faire.
S'en suivent des soirées de discussion avec mon mari pour savoir ce que nous pouvons faire et nous décidons de prendre un RDV avec une conseillère conjugale pour en parler.
Le jour du RDV arrive, j'ai une migraine épouvantable pire que les autres jours, je vomis dès que je peux entre 2 réunions et je suis dans un état pitoyable, j'ai l'impression que mon corps me lâche.
Nous avons notre RDV qui nous permet d'établir une stratégie pour prendre une décision mais nous fait aussi comprendre que nous avons peu de temps pour nous décider : le garder ou non.
En sortant du RDV, je me sens vraiment très mal et mon mari décide de m'emmener aux urgences toutes proches. On me fais des examens et on me mets son perfusion. J'explique entre 2 sanglots la situation à l'infirmière qui est très compréhensive.
Je vois le médecin qui m'explique que certains examen ne sont pas très bons que ma grossesse devra être très suivi et que j'ai un risque très élevé de faire une pré-éclampsie comme pour ma première grossesse. Sauf que cette fois-ci je ne suis enceinte de 2 mois seulement. Le médecin que je vois m'explique qu'en fonction des résultats d'autres analyses il faudra peut-être envisagé de stopper la grossesse pour ne pas prendre de risque pour ma santé. Je quitte l’hôpital avec ordre de reprendre RDV avec mon gynéco après avoir refait des examens.
Le soir nous avons une nouvelle discussion avec mon mari, le souvenir de mon premier accouchement et les difficultés d'organisation que nous avons déjà avec 3 enfants ont raison de lui. De mon coté, la peur de faire souffrir ceux que j'aime (mes 3 enfants principalement) s'il m'arrivait quelque chose ou si nous finissions par nous séparer parce que nous n'arriverons pas à faire face me guide vers la décision d’interrompre la grossesse.
Nous sommes le 22 décembre, j'appelle mon gynéco le lendemain pour lui expliquer la situation. Je comprends qu'il y a urgence car j'ai jusqu'au 5 janvier pour me faire opérer après ce sera plus compliqué, il m'envoie chez un de ces confrères pour la procédure.
Le RDV pour l'opération qui mettra fin à ma grossesse est planifiée et réalisée le 30 décembre.
Cette journée a été un enfer pour moi à vivre mais je sais qu'elle était nécessaire.
Les fêtes ont donc été un peu difficiles mais j'ai l'impression que cet épisode a été le début de ma descente aux enfers jusqu'à mon black out total.
Le point légèrement positif dans tout cela c'est que j'ai été obligé de penser un peu plus à moi, à prendre soin de ma santé. Et grâce à toutes les analyses que j'ai faites, les médecins ont enfin trouvé des pistes pour tous mes problèmes de santé. Le chemin est encore long, les traitements sont un peu difficiles mais je sais que je n'ai rien de trop grave et qu'avec le bon traitement et la bonne hygiène de vie mais surtout du temps, je vais pouvoir vivre normalement.
Avec mon mari, nous parlons peu de cet épisode et nous essayons de nous concentrer sur une meilleure prise en charge de chaque membre de notre famille (y compris moi avec mes quelques petits soucis de santé). Nous nous sommes quand même dit qu'un jour quand j'irai bien nous rediscuterions d'un petit 4ème pour voir si nous en avions envie.
J'avoue que de mon coté, je ne suis pas certaine même si je ne peux pas m’empêcher d'essayer d'imaginer notre vie si nous étions un de plus . . .
Faut aller consulter Madame…..c'est fait pour résoudre vos turpitudes
RépondreSupprimerThis was lovelly to read
RépondreSupprimer